Quand la Ville de Clichy s’associe à son délégataire, la SDCC, pour tondre ses citoyens.
Le dossier du protocole et plus largement du chauffage urbain n’arrête pas d’étonner l’équipe du collectif. En effet, à chaque fois que nous engageons une approche complémentaire – en l’occurrence le prix comparé du MWh qui fera l’objet d’un prochain article –nous « tombons » sur de nouvelles découvertes imprévisibles.
Imprévisibles parce que contraires au bon sens et aux promesses du protocole du 21 décembre 2011.
Nous comprenons désormais la signification des termes du rapport de la « table ronde » du 28 juin 2011 et du protocole du 21 décembre : « réajuster » veut dire – en langage décrypté – augmenter les puissances souscrites des « simples » utilisateurs – donc leurs tarifs – afin de pouvoir baisser les puissances attribuées aux locaux de la Ville et aux locaux commerciaux et industriels.
En dehors de la non-reconnaissance, par le collectif et par des coproprié-taires, de l’imposition unilatérale de nouvelles puissances, sans justif-ication préalable, il est, de plus, étonnant de constater que les grands gagnants de cette « étude, réalisée par les experts de la Ville » sont dans l’ordre :
♦ La Ville de Clichy : avec -20,5% de ses puissances souscrites,
♦ Les locaux commerciaux et industriels avec -17,7%.
Tous les autres utilisateurs sont perdants, à des degrés variables :
♦ Les bailleurs sociaux avec une augmentation moyenne de +2,1%,
♦ L’ « Administration » (dont l’Hôpital Beaujon) avec une moyenne de +2.6%,
♦ Les copropriétaires avec une moyenne de +4,6%,
♦ Les grands perdants étant de loin, les locataires de Clichy Habitat avec une augmentation de +6,8%. (Accession au fichier complet des sous-stations).
Nous ne nous prononcerons pas sur la baisse des « locaux industriels et commerciaux », mais nous notons toutefois que :
♦ soit ils étaient, depuis des années, fortement défavorisés,
♦ soit, suite au remue-ménage provoqué par les associations clichoises en 2011, ils se sont intéressés à cette charge et ont exigé une baisse de leurs puissances, sous menace de rompre leurs contrats.
Un calcul du type de celui réalisé par i3F qui, souvenons-nous, avait officiellement entraîné le retrait du projet de protocole du Conseil municipal de fin août 2011, a dû être fait par un certain nombre d’entreprises locales : il consiste à comparer d’une part, un investissement dans un nouveau système de chauffage, amortissable sur des années et permettant un prix de revient annuel en forte baisse et, d’autre part, les tarifs abusifs actuels.
L’analyse d’i3F montrait à l’évidence que, dans bien des cas, le choix de rupture de contrat avec la SDCC était la seule solution économiquement raisonnable, sauf à obtenir une baisse substantielle de ses tarifs.
La mairie, à travers ces transvasements, a bel et bien tondu ses administrés. Le graphe ci-contre illustre cette manœuvre incroyable.
Remarquons que :
♦ « L’effort à la baisse » qui avait fait l’objet d’annonces claironnantes n’est , en fait, que de 1,5% au total.
♦ Les 112 000 €, qui sont le résultat de cette manipulation, ne sont qu’une partie des sommes supportées par les utilisateurs non protégés. Nous reviendrons dans notre prochain article sur les sommes « empochées », pour 20 ans, par la SDCC – grâce à la suppression de l’exonération de la partie R22 du tarif 2011 – exonération à laquelle avait droit, avant la signature du protocole, près de 80 sous-stations, copropriétaires et bailleurs sociaux, sur 200 sous-stations.
NB : Pour poursuivre notre transparence systématique du dossier du chauffage urbain, vous trouverez les puissances souscrites par sous-station pour 2011/2012 sur cette page.
Conclusion :
L’effort autoproclamé de 20% de baisse des tarifs n’est qu’un effet d’annonce, contesté actuellement par certaines copropriétés (qui ont vu leurs puissances augmentées) à travers l’analyse de leurs propres données chiffrées,
La manipulation à la hausse des puissances des utilisateurs non protégés se retrouvera dans leurs factures pendant les 20 ans à venir. Ainsi, les clichois auront droit à la même punition que celle dévoilée par la Chambre régionale des comptes, qui indique dans son rapport à la page 24/54 : « Cet affichage de baisse, transitoire, masquait les augmentations ultérieures liées à la logique interne du système d’indexation. ».
Notre prochain article démontrera que :
♦ l’ensemble de ces artifices grossiers aura pour conséquence de créer des discriminations tarifaires entre utilisateurs du même chauffage pouvant atteindre jusqu’à 30% d’écart.
♦ pour la même prestation, le prix final pour l’utilisateur clichois restera toujours trop élevé de 30% par rapport à celui de l’utilisateur de la Cofely de Compiègne, par exemple.
Qu’en termes galants ces choses là sont dites !
Moi, je comprends qu’une fois encore la Ville fait les poches des clichois…
D’où l’expression bien connue à Clichy : Attention les poches !
Mardi, prochain Conseil municipal.
Peut-on espérer qu’un ou plusieurs Conseillers municipaux fassent preuve de courage et interrogent le Maire sur la répartition étrange des nouvelles puissances non plus souscrites mais imposées par la SDCC ?
Pourquoi le Maire a-t-il suspendu la Commission de suivi du Chauffage urbain
voulue par le Conseil municipal ?
De quel droit ?
Il a la trouille ?
Il veut montrer aux Conseillers municipaux, représentants des clichois, a quel point il les méprise ?
Il n’y a pas que la Ville qui est curieusement favorisée au détriment des HLM.
GDF-Suez a aussi des filiales à Clichy qui semblent avoir été très favorisées.
Allez vous promener rue des 3 Pavillons…
Là, les bénéficiaires de la sous-station 102 ont eu droit à une baisse de plus de 36 % de leurs puissances imposées !